Les productions anglaises se distinguent souvent par leur caractère trempé.
Le A1 n'échappe pas à la règle.
Dès les premières minutes d'écoute ce qui vient à l'esprit c'est générosité, énergie, présence, densité ... La musique est servie avec tambours et trompettes vers l'auditeur pour un festin musical coloré et enjoué.
Cet ampli s'adresse résolument à des oreilles davantage rabelaisiennes que jansénistes.
Les 2x25 watts en Classe A donnent le sentiment d'en avoir au moins le double. La réserve en puissance et en courant est largement suffisante pour alimenter des enceintes à bas rendement et dans des espaces relativement vastes.
Véritablement, l'énergie qui se dégage de cet ampli est assez surprenante !
La grave descend TRES bas. Sans doute pas le plus percutant qui soit, mais qu'est-ce que ça descend ! Sur les 38cm de mes Altec 19, c'est un pur bonheur.
Classe A oblige, le médium est particulièrement texturé et incarné. Sur les voix ou des instruments à cordes, le A1 excelle en procurant une très belle présence avec des timbres rutilants qui pourraient l'apparenter à une électronique à tubes.
Quant à l'aigu, il correspond parfaitement à ce que je recherche. Loin de reproduire un aigu sur-défini comme c'est devenu la mode avec les électroniques modernes, le A1 propose un aigu parfaitement intégré. Mais qui pourra peut-être manquer de "définition" pour certains.
Personnellement, si j'entends l'aigu sur une électronique, je rebrousse chemin.
Tout cela en fait un ampli au caractère particulièrement généreux, en timbres, en présence et en énergie. C'est une électronique qui a ce pouvoir de faire sourire tellement il affiche un côté enjoué.
La contre-partie c'est que ce n'est pas l'ampli le plus neutre.
Ayant toujours un Lavardin AS en prêt, le A1 se présente comme son anti-thèse.
Néanmoins, quand on active le mode "direct" en façade, qui contourne le préampli en ne conservant que le gain, le A1 affiche une toute autre personnalité.
Il devient alors plus civilisé, moins sauvage ... et on gagne alors en transparence.
La différence entre les deux modes n'est pas minime et permet de passer d'une écoute "à la gouache" à une écoute plus "intègre". On a donc presque 2 amplis en un.
Je n'ai pas résisté à essayer l'étage phono.
J'ai donc raccordé mon HA-1000 à l'étage phono MM du A1 en comparaison de mon étage phono Halgorythme.
Le résultat est étonnamment satisfaisant ! Certes, je perds des nuances et des subtilités présentes avec l'Halgorythme, mais au prix de tubes NOS et d'une qualité de fabrication hors-paire. Si je n'avais l'Halgorythme en comparaison directe, je pourrais me satisfaire de cette solution intégrée au A1.
Pour des raisons de longueur de câble, je n'ai pas pu essayer l'étage phono MC qui, sur le papier, semble très réussie aussi.
En résumé, au prix de 1690€, on se demande comment Musical Fidelity a réussi à sortir ce bougre d'ampli ...!
Il serait vendu 2 fois, 3 fois ... plus cher qu'il n'y aurait rien à redire.
Cet A1 est un "phénomène" qui me réjouit depuis hier, mais son caractère trempé ne fera pas l'unanimité.