Les étapes du photographe

[joperrot]

Hello Bruno

Je suis bien sur d'accord avec toi.

C'est pourquoi le M d'un côté et le moyen format de l'autre me comblent.
Ce sont des systèmes qui te forcent à regarder ce que tu conçois. Ou plutôt qui te forcent à concevoir ton image plutôt que de la subir.
Et aussi dont l'ergonomie aide à te concentrer sur ton cadre: ils ne font pas la vaisselle! et c'est très bien.

Cela étant, même si je n'aime pas les zooms et les appareils à gadgets, c'est aussi un état d'esprit, et n'importe quel appareil reflex ou pas, peut être utilisé en étant conscient de ses images.

Mais on en revient de toute manière à ce qui est le plus important: ce que l'on photographie, pour raconter quelle histoire? pour la raconter comment?

[Azbin]

C'est bien pour cela que j'ai débuté mon post en disant que tout ceci est vrai.
Il n'empêche que cette "facilité", à mon sens, a tendance à tirer vers le bas l'exigence dont parle Bruno.
En d'autres termes, on peut multiplier ad libitum les essais puisque c'est gratuit ou presque, mais fera-t-on l'effort d'analyser les résultats, saura-t-on en tirer les leçons ? Que dire des prises de vues en rafale, avec décalage d'un tiers de diaph entre chaque vue ? C'est certain que l'on trouvera la bonne au milieu des autres... personnellement, cela aurait plutôt tendance à me frustrer, encore une évolution technologique que j'ai du mal à digérer.
J'aurais presque enve de faire un parallèle avec un domaine que je connais un peu, et qui n'est pas si éloigné : le graphisme.
[mode vieux con ON] Depuis la banalisation des outils informatiques dédiés, le nombre de graphistes a décuplé, pour ne pas dire centuplé. Au milieu de cette population, il reste de bons graphistes certes, mais la qualité moyenne de ce que donne à voir la profession est devenue pitoyable.
L'apport de la technologie a tellement accéléré le processus que certaines étapes, précédemment nécessairement lentes, qui étaient mises à profit comme des temps d'analyse, de réflexion, ont disparu... et la réflexion avec.
Il y a 30 ans, un graphiste devait avoir sa mise en page "en tête", soigneusement calibrée, l'erreur pouvait coûter très cher : les textes partaient chez le photocomposeur et les bromures qui en revenaient devaient faire exactement les dimensions prévues, pas question d'avoir une ligne en trop ;-) Le métier exigeait énormément de réflexion, on passait en phase de production quand on était certain que l'idée était la bonne : tout coûtait si cher, et tout était si long à obtenir qu'un raté impliquait quasiment le hors-délai.
La technologie permet aujourd'hui toutes les facéties en temps réel : quelques uns en usent avec bénéfice, le plus grand nombre se contente d'empiler une foule d'effets, vaguement pompés. Les résultats, vous pouvez les voir comme moi en feuilletant des revues, en regardant les 4x3 aux abords de nos villes...

[joperrot]

Et oui Azbin.

Bien sur que je suis ok avec toi....

Mais j'essaie toujours de trouver du positif à mon époque.
J'ai connu aussi mes pochettes de disques que l'on faisait comme tu le décris
les relectures, la photocompo, les Cromalin etc....

Autre époque où les graphistes ne se prenaient pas pour des stars, des artistes etc...ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui....Mais très.., trop fréquent.

en fait ce que tu d'écris ne sont pas des comportements individuels, mais sociétaux. L'immediateté érigé comme une religion.
Mais encore une fois, chaque personne à le choix de ne pas jouer ce jeu là, du moins pas quand on y ait pas obligé....

[castellu]

+ 1000 Azbin

Sans parler du métier de photograveur balayé par les "experts" en Photoshop
(ou des conducteurs de quadri qui se reconvertissent à contre-coeur... dans la cordonnerie )  

Malheureusement, qui peut encore payer la qualité ?

La particularité de notre ère moderne est la prolifération des images (Mac Luhan avait bien raison...), tout amateur peut produire des images de qualité quasiment équivalentes à un pro grâce à la chaîne numérique.
Encore faut-il qu'il soit capable d'en faire quelque chose... en produisant su sens.

Mais aussi, de très jeunes photographes font ça :

http://www.joeyl.com/favor-galleries/quick-selection/

Il a matière à réflexion sur cette approche du sujet...

B r u n o

[joperrot]

très intéressant ce jeune photographe

je ne suis pas sensible à ces mises en scène, et à ce rendu très spécial de ses photos....
Mais c'est superbe et montre beaucoup de talent.

il me semble être original, et faire des photos qui rendent compte de choix bien établis et assumés.

[jeanpascalg]

Il n'empêche que cette "facilité", à mon sens, a tendance à tirer vers le bas l'exigence dont parle Bruno.

C'est amusant parce que ayant regarde une série de diapos que j'avais fais parfois je garde des vues mal exposées pour le sujet qui m'intéresse et je me dis que maintenant avec le numérique ce genre d'erreurs peut être facilement corrigé.

Avec le numérique il est très facile de modifier l'exposition quand on a un doute car même en raw le décalage d'exposition facilite le traitement. Dans le cas de lumière faible je multiplie les mêmes photos à différentes sensibilités et lumière et il n'est pas rare que je fasse 10 fois la même photo donc avec 200 images il en reste au final 50.

Le changement de sensibilité suivant la lumière est difficile en diapos il faut prévoir à l'avance que ce sera 64 ou 400 iso. Bien plus facile en numérique.
Le numérique est un plus, il permet de risquer des photos quand la lumière est faible et que le posemètre se plante, Il suffit de voir le nombre de gens qui font des photos dans les musées alors qu'ils ne s'y risquaient pas avant.

[joperrot]

en effet Jean Pascal, ce sont les deux versants d'une même choses.

Les outils et leurs performances ou leurs singularité d'une part.
Ce que l'on en fait d'autre part.

et bien sur, dès que des lumières sont difficiles, on est bien content de pouvoir corriger.

En fait il y aurait deux attitudes.
Celle qui consisterait à se reposer sur cette faculté de post traitement pour ne résoudre aucun problème en amont et mitrailler à tout va (mais pourquoi pas? je ne met pas de jugement sur ce point)
et l'autre qui voudrait exposer "aussi juste que possible" pour ne pas à avoir à tordre un fichier dans tous les sens pour rattraper une mauvaise expo. Je pense que cette seconde façon est une bonne façon d'avoir le beurre et l'argent du beurre: le numérique et ses possibilités, et des fichiers pas trop tarabustés et donc meilleurs.

Le bracketing est bien pour des choses ou des paysages. Dès qu'il s'agit de personnes, c'est trop intrusif.

Concernant ce que tu racontes, c'est surtout les hautes lumières qui pourraient être délicates.
Une sous exposition est plus facile à récupérer, sans dommage.
Mais je trouve que souvent, on veut exposer trop "bien" en basse lumière...
d'ailleurs meilleurs est l'appareil et plus on laisse souvent les ombres un peu enterrées, car on a du détail dedans...et on garde l'ambiance.

[Azbin]

C'est amusant parce que ayant regarde une série de diapos que j'avais fais parfois je garde des vues mal exposées pour le sujet qui m'intéresse et je me dis que maintenant avec le numérique ce genre d'erreurs peut être facilement corrigé.

Avec le numérique il est très facile de modifier l'exposition quand on a un doute car même en raw le décalage d'exposition facilite le traitement. Dans le cas de lumière faible je multiplie les mêmes photos à différentes sensibilités et lumière et il n'est pas rare que je fasse 10 fois la même photo donc avec 200 images il en reste au final 50.

Le changement de sensibilité suivant la lumière est difficile en diapos il faut prévoir à l'avance que ce sera 64 ou 400 iso. Bien plus facile en numérique.
Le numérique est un plus, il permet de risquer des photos quand la lumière est faible et que le posemètre se plante, Il suffit de voir le nombre de gens qui font des photos dans les musées alors qu'ils ne s'y risquaient pas avant.

Bien entendu, je ne m'inquiète pas pour les passionnés, eux sauront prendre par le bon bout ce qu'offre le technologie. Je m'inquiète davantage pour le commun des mortels : il suffit de se planter quelques instants derrière les bornes de développement automatique de la grande surface de votre choix pour mesurer l'évolution des choses. Le déchet n'a plus rien à voir avec l'époque où mamie allait avec sa pellicule chez le photographe du coin. Vous me direz, ça limite la pollution par les sels d'argent...  

[castellu]

très intéressant ce jeune photographe

je ne suis pas sensible à ces mises en scène, et à ce rendu très spécial de ses photos....
Mais c'est superbe et montre beaucoup de talent.

il me semble être original, et faire des photos qui rendent compte de choix bien établis et assumés.

oui, mais c'est hollywood qui débarque chez les indigènes
N'empêche, il est bien précoce...

J'aime beaucoup aussi Luigi Mirto, qui a une maîtrise certaine de l'expo, avec une méthode Ansel Adams revisitée.
Certains portraits sont très forts ...

http://www.flickriver.com/photos/luigim ... 459348228/

B r u n o

[SudPigalle]

Vous me direz, ça limite la pollution par les sels d'argent...  

Ils étaient récupérés , donc zéro pollution par l'argent.

Pour ce qui est de la soude .....

JP

[joperrot]

c'est sur que le silicium  des composants ce sera plus compliqué....