Pascal bouaziz - bruit noir

[ougo]

Hello,

Bruit Noir est un groupe plutôt confidentiel avec ce que l'on pourrait appeler un succès d'estime mais qui ne tombe jamais dans l'auto apitoiement, lui préférant la dérision (cf le second album ou ils évoquent le succès du précédant qui avec 1 000 unités écoulées devrait bien mériter un disque de crépon).

Le déjeuner fut accompagné du troisième album et à son écoute je me suis dit que je l'avais sans doute sous-estimé.
Non pas que je ne l'avais pas apprécié d'emblée, j'aime d'ailleurs généralement spontanément la musique de Bruit noir que je trouve plus aride que Mendelson (la précédente formation de Pascal Bouaziz) mais surtout plus immédiate, faisant que je "croche" de suite.

Si les deux premiers albums donnaient dans une "légèreté toute relative", celui-ci est plus remuant.
Petit clin d'oeil, les deux premiers opus s'appellent "I/III" & "II/III", il était donc logique que celui enchaine avec "IV/III". Un titre bien trompeur car le sourire de l'auditeur s'arrête la.
Les accompagnements me rappellent Suicide (Martin Rey & Alan Vega, l'ambiance est donnée), les textes enchainent les punch lines et le fond appartient à ce que j'ai entendu de plus abrasif.
Il n'y a pas de repos à l'écoute de cet album, les morceaux passent étonnamment vite, aucun ne laissant indemne et pourtant ils ne tombent jamais dans le too much. Ce n'est clairement pas léger, disons qu'il y a un savant équilibre entre "noir poisseux" et "dérision".

Clairement Bruit Noir ne vendra toujours pas beaucoup d'albums mais j'ai réalisé que je n'avais rien dans ma discothèque s'en approchant. C'est sans concession, bien écrit, saignant comme un documentaire peut l'être et les arrangements minimalistes mélangent un je ne sais quoi de Joy division ou de Suicide tout en se parant de modernité.
Chez les français nous avons dans des genres différents des groupes comme Gontard! ou Sexy Sushi, mais le côté "total" (attention au grand mot) de cet album me laisse "admiratif".

Bon je ne m'attends pas à déchainer les passions (suis pas fou non plus), ni même que l'estime que je lui porte soit comprise ( ) mais voila... une envie de partage.

Bruit Noir IV / III

Le visiteur

Bonnes écoutes j'espère.

[PP_65]

Quelques secondes m'ont tout de suite fait penser à Diabologum ou, encore plus près : Hyperclean .

[Asdic]

Une découverte, merci. Pour moi c'est plus du théatre que de la musique. Ca doit dépoter en live.

[ougo]

Ils viennent de tourner, mais je n'ai pas réussi à venir à Paris aux bonnes dates.

Je n'aurais pas dit théâtre, sauf à penser que le rock puisse être du théâtre. Eventuellement brulot, mais je trouve que l'album va au-delà, c'est un peu pour cela que j'écrivais l'avoir sous-estimé. Je ne compare pas mais il est possible de faire une analogie avec Brassens avec lequel on s'arrête souvent aux textes, négligeant la musique sous couvert de son apparente simplicité.
L'écouter durant le repas familiale (sympa l'ambiance des diners, n'est ce pas ?) a justement permis une autre approche, moins texte centrique et j'ai retrouvé des sensations plus proches du Suicide que j'évoquais avant. Je n'ai juste pas l'habitude de cela avec les français.

Tiens, quelqu'un qui me fait penser au théâtre : Pascal Comelade avec certains de ses albums ou chaque morceau est une "pièce de poche", y compris sur scène.

Ugo

[ougo]

Quelques secondes m'ont tout de suite fait penser à Diabologum ou, encore plus près : Hyperclean .

Hello Pépé,

J'ai écouté Hyperclean (le second album / Le Zou) et je me dis que nous ne sommes visiblement pas fait du même bois.  
L'album est plutôt sympathique, mais c'est un clin d'oeil à Gainsbourg (1ère période donc) et aux Yéyés, un truc tout en légèreté, bien bien loin du disque et du morceau indiqués plus haut.
Dans un style musical un peu différent le premier album m'évoque plutôt Arnaud Fleurent Didier, voir éventuellement (mais alors de très très loin et le tirant par les cheveux) Florent Marchet.