Mozart et moi...

[peyrerouge]

Le Nozze di Figaro    Acte II N°14  Duettino   Suzanne Cherubino "Aprite, presto , aprite...."

Scéne cocasse du vaudeville, le Comte Almaviva est parti avec la Comtesse chercher quelques outils pour forcer la porte du cabinet de toilette où il pense trouver quelque soupirant. Cet intermède permet à Suzanne qui  a assisté à l'ire du Comte  de prendre la place de Cherubino qui fuit par la seule issue: la fenêtre et le saut dans le jardin...

SUSANNA
(uscendo dall'alcova in fretta; alla porta del gabinetto)
Aprite, presto, aprite;
aprite, è la Susanna.
Sortite, via sortite,
andate via di qua.
CHERUBINO
Oimè, che scena orribile!
Che gran fatalità!
SUSANNA
Partite, non tardate
(accostandosi or ad una, or ad un'altra porta)
di qua, di là.
(Cherubino accostandosi or ad una, or ad un'altra porta)
SUSANNA e CHERUBINO
Le porte son serrate,
che mai, che mai sarà!
CHERUBINO
Qui perdersi non giova.
SUSANNA
V'uccide se vi trova.
CHERUBINO
(affacciandosi alla finestra)
Veggiamo un po' qui fuori.
Dà proprio nel giardino.
(facendo moto di saltar giù)
SUSANNA
(trattenendolo)
Fermate, Cherubino!
Fermate per pietà!
CHERUBINO
(tornando a guardare)
Un vaso o due di fiori,
più mal non avverrà.
SUSANNA
(trattenendolo sempre)
Tropp'alto per un salto,
fermate per pietà!
CHERUBINO
(si scioglie)
Lasciami, pria di nuocerle
nel fuoco volerei.
Abbraccio te per lei -
addio, così si fa.
(salta fuori)
SUSANNA
Ei va a perire, oh Dei!
Fermate per pietà; fermate!

[peyrerouge]

COSI FAN TUTTE  ( Toutes les mêmes ou l'Ecole des amants) Acte I Finale Sextuor "Ecovi il médico..."

Après leur faux départ vers une fausse guerre Guglielmo et Ferrando sont revenus déguisés pour tenter de séduire leurs fiancées, devant les résistances de Fiordilidgi et Dorabella, ils feignent un empoisonnement pour punir les belles de tant d'indifférence...
on appelle le médecin c'est bien sur Despina, elle aussi travestie, qui se présente... On égratigne au passage les Mesmer et autres charlatans de l'époque.. Sitôt guéris les deux garçons reprennent le cours de leur cour, mais chez Mozart on ne cède pas au premier acte...

Don Alfonso " Voici le médecin, mes belles dames..."

[peyrerouge]

C'est une vraie gageure que de raconter l'histoire de la Flute Enchantée, c'est fait là de fort belle manière... par Julie Légaré et Guillaume Mariotti (Misterepublic.com)

[peyrerouge]

L'amour toujours l'amour...
peut être le plus bel aria pour tenor à mon gout ....

[peyrerouge]

Encore la meme scène de Cosi fan tutte "Sento oh dio..."  Rira bien qui rira le dernier   ...

Ce fantastique quintet avec la trop belle  Miah Persson



et des adieux déchirants "dis tu m'écriras???.... j'en crève de rire"

[olivier-49]

Monsieur Rouge, je viens de découvrir ton fil. Ta dévotion à Mozart nous enchante.

PS. Tes sélections d'interprétation sont réfléchies ?

[peyrerouge]

PS. Tes sélections d'interprétation sont réfléchies ?

J'apprécie le PS.

D'abord tu regardes cet extrait avec attention,




tu laisses l'émotion retomber et tu penses  que ce que tu vois sur la scène c'est (dans le désordre):

- c'est l'engagement personnel et professionnel au service d'un projet d'une oeuvre et d'un musicien, le travail patient de chanteurs et de musiciens dans une rencontre le temps du projet, le rôle qu'on "décroche", les auditions, un parcours pro, les attentes, les joies les déceptions,  une histoire personnelle le travail quotidien (tous les jours)
- c'est le moment de la représentation, toute cette machinerie, chacun à son poste et à sa tache, cette gigantesque mayonnaise qui doit prendre... toutes ces énergies mobilisées, ces savoir faires , tout est millimétré, pour que rideaux levés, de la salle on ne perçoive qu'une chose fragile, ténue, instantanée, évanescente:  l'émotion dans ce que l'on donne de l'oeuvre...
- ce sont des artisans, des corps de métiers invisibles et silencieux qui rendent possible cette magie, décors, costumes, maquillages, machinistes, lumières...
- c'est un moment de la vie, de la pensée, de l'art de Mozart qu'il a eu la générosité et la possibilité de  donner au monde, qu'il a codé, plié et replié dans une partition il y a 300 ans...
- c'est le respect de la  tradition, au fil des années, se sont  conservées et transmises un ensemble de données matérielles et immatérielles de l'oeuvre, des décors et des costumes, l'art du chant du maître à son élève, la mémoire de grands interprètes, données enrichies ou pas à chaque nouveau projet
- c'est l'intelligence et le talent d'un chef et d'un metteur en scène qui entreprennent de relire la partition, qui essayent d'y imprimer à leur tour leur  talent leur sensibilité et leur inventivité... qui vont déplier à leur tour l'intrigue, la distribution, le jeu de scène, le décor, l'interprétation de chaque phrase musicale
- ce sont peut être 100 ou 150 personnes qui de près ou de loin ont travaillé au projet pendant des mois...


Alors si tu penses à tout ça en même temps, tu en arrives à une conclusion:  PP65 peut aller se rhabiller avec son avant- garde musicale, son loquedu avec sa guitare à 3 cordes restantes ou sa greluche qui se roule par terre avec sa contrebasse, tous ces fumistes dont il se repait et devraient vivre comme des papes, son avant-garde musicale il peut même se la mettre où je pense...

[jeanpascalg]

Monsieur Rouge, je viens de découvrir ton fil. Ta dévotion à Mozart nous enchante.

PS. Tes sélections d'interprétation sont réfléchies ?

Les meilleures des années 50 60 n'auront pas forcément de vidéo.

Pour les noces de figaro pour moi la meilleure c'est celle là:

[PP_65]

"Alors si tu penses à tout ça en même temps, tu en arrives à une conclusion:  PP65 peut aller se rhabiller avec son avant- garde musicale, son loquedu avec sa guitare à 3 cordes restantes ou sa greluche qui se roule par terre avec sa contrebasse, tous ces fumistes dont il se repait et devraient vivre comme des papes, son avant-garde musicale il peut même se la mettre où je pense..."
Ce que je pourrais me mettre dans le fion ne regarde que moi ( aucun argent sale en tout cas  du genre celui que tu te mets dans la poche avec tes trocs minables ) .
Maintenant, on va comparer ce qui est comparable , que Mozart m'indiffère ayant peu de rapport avec le fond :
- quand James Brown se roule par terre , tu penses qu'il aurait fallu lui apprendre les convenances à coups de fouet dans un champ de coton ? J'ai du mal à voir de quoi ou de qui tu parles .
-l'avant-garde a de multiples visages et, si on doit la mettre en parallèle avec un Opéra de Mozart , on se doit de considérer au minimum  ça par exemple :


Pour terminer, l'enflure , je me rappelle Portal répondre ceci, en gros, à un journaliste qui lui demandait quelle était, pour lui, la différence entre le Classique et le Jazz : " en Classique, j'ai une belle loge confortable, en Jazz, le placard à balais" , de quoi peut-être avoir envie de se rouler par terre, de tomber dans l'Hudson River ou de vomir sur certains musiciens de conservatoire, petits fonctionnaires zélés de la partition .

[peyrerouge]

Les meilleures des années 50 60 n'auront pas forcément de vidéo.

Pour les noces de figaro pour moi la meilleure c'est celle là:
[ Vidéo ]

Avec ce raisonnement plus n'est besoin de nouvelles productions.. si tout a été dit...
Le film de Ponnelle puisque c'est un film avec des scènes ajoutées ne peut se comparer avec des captures vidéo de l'opéra sur scène, de  plus tous les airs sont en play back avec en plus des contre sens notoires comme à la scène finale N15 de l'acte 2 où le Comte gifle avec violence la Comtesse ce qui n'est pas vraiment classique ni écrit dans le texte du livret et qui ne sied pas vraiment à la psychologie des personnages, de même qu'il est écrit pour cette même scène dans le livret que la Comtesse remet de guerre lasse la clé du cabinet au Comte alors que dans le film de Ponnelle le Comte ouvre la porte d'un coup de pied...

[jeanpascalg]

-l'avant-garde a de multiples visages et, si on doit la mettre en parallèle avec un Opéra de Mozart , on se doit de considérer au minimum  ça par exemple :
[ Vidéo ]

Je croyais que cette captation du lulu de chereau boulez  n'était pas diffusable à cause de problèmes de droit.

Grace à youtube tout est possible.

[PP_65]

J'ai le  CD , je regarde rarement des vidéos qui, de toute manière, le seraient dans de mauvaises conditions .

[jeanpascalg]

J'ai le  CD , je regarde rarement des vidéos qui, de toute manière, le seraient dans de mauvaises conditions .

Oui le cd on le trouve mais pas la vidéo.

[Xkss]

Heu, Mozart c'était de l'avant garde à son époque, voir de la godriole dans certains de ces opéra. Et certains ont été des fours monumentaux.

[peyrerouge]

Et certains ont été des fours monumentaux

Tu as certainement des titres en tête...???

[Xkss]

La Clémence de Tito.

[peyrerouge]

La Clémence de Tito.

Si les "fours monumentaux" dont tu fais état se résument à la Clémence de Titus ça va, en tout cas je ne pense pas que l'accueil de la Clémence soit due le moins du monde à un quelconque parti pris avant gardiste de Mozart dans cette  composition mais beaucoup plus aux conditions et aux contraintes de l'écriture de l'oeuvre...

Je ne vois pas non plus beaucoup de lien entre un supposé avant gardisme de Mozart à son époque et ce que tu appelles gaudriole qui existerait dans ses opéras, un avant gardisme de la composition serait plus à chercher dans les derniers quatuors où il a un train d'avance sur ce qui se faisait...

[Xkss]

C'est toi le spécialiste.
Mozart c'est quand même un punk.
Comme certain génie, il n'était pas toujours reconnue par ses contemporains, même si jeune il était présenté comme un phénomène de foire.

[olivier-49]

J'apprécie le PS.

D'abord tu regardes cet extrait avec attention,

tu laisses l'émotion retomber et tu penses  que ce que tu vois sur la scène c'est (dans le désordre):

- c'est l'engagement personnel et professionnel au service d'un projet d'une oeuvre et d'un musicien, le travail patient de chanteurs et de musiciens dans une rencontre le temps du projet, le rôle qu'on "décroche", les auditions, un parcours pro, les attentes, les joies les déceptions,  une histoire personnelle le travail quotidien (tous les jours)
- c'est le moment de la représentation, toute cette machinerie, chacun à son poste et à sa tache, cette gigantesque mayonnaise qui doit prendre... toutes ces énergies mobilisées, ces savoir faires , tout est millimétré, pour que rideaux levés, de la salle on ne perçoive qu'une chose fragile, ténue, instantanée, évanescente:  l'émotion dans ce que l'on donne de l'oeuvre...
- ce sont des artisans, des corps de métiers invisibles et silencieux qui rendent possible cette magie, décors, costumes, maquillages, machinistes, lumières...
- c'est un moment de la vie, de la pensée, de l'art de Mozart qu'il a eu la générosité et la possibilité de  donner au monde, qu'il a codé, plié et replié dans une partition il y a 300 ans...
- c'est le respect de la  tradition, au fil des années, se sont  conservées et transmises un ensemble de données matérielles et immatérielles de l'oeuvre, des décors et des costumes, l'art du chant du maître à son élève, la mémoire de grands interprètes, données enrichies ou pas à chaque nouveau projet
- c'est l'intelligence et le talent d'un chef et d'un metteur en scène qui entreprennent de relire la partition, qui essayent d'y imprimer à leur tour leur  talent leur sensibilité et leur inventivité... qui vont déplier à leur tour l'intrigue, la distribution, le jeu de scène, le décor, l'interprétation de chaque phrase musicale
- ce sont peut être 100 ou 150 personnes qui de près ou de loin ont travaillé au projet pendant des mois...


Alors si tu penses à tout ça en même temps, tu en arrives à une conclusion:  PP65 peut aller se rhabiller avec son avant- garde musicale, son loquedu avec sa guitare à 3 cordes restantes ou sa greluche qui se roule par terre avec sa contrebasse, tous ces fumistes dont il se repait et devraient vivre comme des papes, son avant-garde musicale il peut même se la mettre où je pense...

Euh... je te demandais simplement si les interprétations musicales que tu présentais étaient tes préférées. Parmi celles que tu connais. C'est tout. C'est pas si compliqué. Moi j'aime bien la façon dont René Jacobs redonne un sang neuf aux opéras de Mozart. Les Noces, par exemple.
Par ailleurs, j'aime bien le rock aussi, et la pop et le folk et le jazz et la chanson et la musique du monde et le baroque et la musique ancienne et l'avant garde. Je dois être décadent. Moi je me trouve plutôt chanceux.

[peyrerouge]

C'est toi le spécialiste.
Mozart c'est quand même un punk.
Comme certain génie, il n'était pas toujours reconnue par ses contemporains, même si jeune il était présenté comme un phénomène de foire.

Tu devrais lire un peu sur le sujet pour ne pas Cole Porter  certaines idées reçues sur l'homme et son oeuvre... pour ne pas te tromper commence par lire la correspondance de WAM (5 tomes chez Flammarion) ce sont beaucoup de lettres de son père en fait qui font réponse ou pas à celles de son fils (dont beaucoup des  lettres sont perdues) . Là tu te feras une idée par toi même de la personnalité de Mozart et du cours de sa vie,  et je me prends à penser  qu'alors tu n'associeras plus aussi facilement Mozart et punkitude...