Débuts de la stéréophonie
Tout est dans le titre.
Retourner vers Discussions musiques
Débuts de la stéréophonie
#1 par micbog » 14 Mar 2017 à 18:28
Bonjour !
Les amateurs d'enregistrements des début la stéréo pourront peut-être répondre à la constatation que j'ai faite depuis pas mal de temps et à laquelle je n'ai jamais trouvé de réponse : comment se fait-il que les enregistrements de Jazz (je pense avant tout à ceux du label Blue Note) ont une scène si sonore caricaturale (deux solistes assis les uns sur les autres à un coin de la scène, un autre recroquevillé àl'opposé et pas grand chose au milieu), alors que les enregistrements de musique classique de la même époque (RCA Living Stereo, Decca SXL etc..) proposent une image au réalisme bien plus convaincant. Je parle de la période 1955 / 1963.
S'agit-il d'un parti pris délibéré des preneurs de son ( le timbre des instruments est en généralement bien rendu) qui exprimerait une esthétique particulière ou la volonté de démontrer les possibilités techniques de la stéréo débutante ? Ou bien les ingénieurs du son chargés de la musique classique étaient-ils tout simplement plus doués ?
Les amateurs d'enregistrements des début la stéréo pourront peut-être répondre à la constatation que j'ai faite depuis pas mal de temps et à laquelle je n'ai jamais trouvé de réponse : comment se fait-il que les enregistrements de Jazz (je pense avant tout à ceux du label Blue Note) ont une scène si sonore caricaturale (deux solistes assis les uns sur les autres à un coin de la scène, un autre recroquevillé àl'opposé et pas grand chose au milieu), alors que les enregistrements de musique classique de la même époque (RCA Living Stereo, Decca SXL etc..) proposent une image au réalisme bien plus convaincant. Je parle de la période 1955 / 1963.
S'agit-il d'un parti pris délibéré des preneurs de son ( le timbre des instruments est en généralement bien rendu) qui exprimerait une esthétique particulière ou la volonté de démontrer les possibilités techniques de la stéréo débutante ? Ou bien les ingénieurs du son chargés de la musique classique étaient-ils tout simplement plus doués ?
Croire c’est se mentir à soi-même. Ni Dieu ni câbles !
-
micbog - 100 watts
- Messages: 1863
- Inscription: 25 Oct 2010 à 15:25
-
Re: Débuts de la stéréophonie
#2 par AJMARS » 14 Mar 2017 à 18:41
Je n'étais pas là... mais il est fort probable que les gens ont petit à petit appris à travailler pour la stéréo et que les techniques ne se soient pas diffusées instantanément aux plus petits labels chargés du jazz... RCA c'était un "monstre" qui comme Western Electric fabriquait tout, du tube au disque en passant par les Hps, etc, etc...
Des gens comme RVG ont mis en place des techniques et un savoir faire pour le jazz...
A plus
André
Des gens comme RVG ont mis en place des techniques et un savoir faire pour le jazz...
A plus
André
So, Sally can wait...
-
AJMARS - 500 watts
- Messages: 31886
- Inscription: 21 Oct 2010 à 20:26
- Localisation: Marseille
-
Re: Débuts de la stéréophonie
#3 par micbog » 14 Mar 2017 à 18:52
C'est une explication plausible. Cependant, Rudy Van Gelder par exemple, récemment disparu, jouissait d'une réputation considérable qui s'est prolongée jusqu'à nos jours. À part ce qui concerne la qualité du son proprement dite, je ne me suis jamais extasié devant ses prises de son pour ce qui est du réalisme de la scène sonore. Les prises de son Verve me paraissent plus satisfaisantes de ce point de vue.
Croire c’est se mentir à soi-même. Ni Dieu ni câbles !
-
micbog - 100 watts
- Messages: 1863
- Inscription: 25 Oct 2010 à 15:25
-
Re: Débuts de la stéréophonie
#4 par AJMARS » 14 Mar 2017 à 18:54
Je ne sais pas trop ce que recouvrait la notion de "scène sonore" en ces années des débuts de la stéréo.
A plus
André
A plus
André
So, Sally can wait...
-
AJMARS - 500 watts
- Messages: 31886
- Inscription: 21 Oct 2010 à 20:26
- Localisation: Marseille
-
Re: Débuts de la stéréophonie
#5 par Pseudo » 14 Mar 2017 à 19:37
micbog a écrit:Bonjour !
Les amateurs d'enregistrements des début la stéréo pourront peut-être répondre à la constatation que j'ai faite depuis pas mal de temps et à laquelle je n'ai jamais trouvé de réponse : comment se fait-il que les enregistrements de Jazz (je pense avant tout à ceux du label Blue Note) ont une scène si sonore caricaturale (deux solistes assis les uns sur les autres à un coin de la scène, un autre recroquevillé àl'opposé et pas grand chose au milieu), alors que les enregistrements de musique classique de la même époque (RCA Living Stereo, Decca SXL etc..) proposent une image au réalisme bien plus convaincant. Je parle de la période 1955 / 1963.
Ce que tu décris s'appelle, par dérision, la stéréo pif-paf: un truc à gauche, un autre à droite, et rien au milieu. C'est une aberration qui a affecté toute une série d'ingénieurs du son, et pas qu'à l'aube de la stéréophonie. C'était sensé favoriser les goûts du client, qui pouvait dire: "T'entends le saxo à gauche, et la batterie à droite?" ou variante de ces propos pleins de finesse.
Les grands groupes qui se sont lancés dans la stéréophonie naissance pour capter un ensemble important, et notamment l'orchestre symphonique (RCA, Mercury (si, si, en ce temps-là), Decca, notamment) ont développé ou adopté un support théorique pour justifier le placement le leurs micros.
RCA s'est appuyé sur les travaux de l'ingénieur Blumlein.
Mercury a développé une approche minimaliste.
Decca a développé le fameux arbre, le "Decca tree": trois micros principaux, appuyés par des micros d'appoint.
The absolute sound au temps de sa grandeur (tout fout le camp, décidément) a abondamment traité le sujet, aussi bien théoriquement que par l'analyse des enregistrements de ces temps héroïques de la stéréophonie (Écoutez donc les Wagner de Solti captés par Culshaw pour Decca, certes un peu plus tard: c'est à tomber à la renverse!).
Mais il y a des spécialistes ici, qui auront certainement beaucoup à dire.
Pseudo
Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 35 ans.
Le second meilleur moment est maintenant.
(Proverbe africain)
Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 35 ans.
Le second meilleur moment est maintenant.
(Proverbe africain)
-
Pseudo - 100 watts
- Messages: 4100
- Inscription: 24 Oct 2010 à 14:41
- Localisation: Le Moratois
Re: Débuts de la stéréophonie
#6 par pdobdob » 14 Mar 2017 à 20:08
Bon je ne pouvais pas rester insensible à ce fil, je mets donc mon grain de sel dans cette histoire.
Pour le classique, après l’époque de la mono ou les enregistrements étaient réalisé avec un seul microphone positionné généralement au dessus du chef d’orchestre, puis viens la stéréo avec deux ou trois microphones toujours disposés au dessus du chef.
Au tout début dans le cas d’utilisation de trois micros, les deux extrêmes servaient pour les canaux G / D de la stéréo, et le troisième micro pour un enregistre mono.
Avec l’avènement des têtes de gravure stéréo 45 / 45 Westrex l’enregistrement stéréo c’est démocratisé et les labels on perfectionnés leurs méthodes de prise de son, DECCA avec le fameux « arbre decca », RCA, Mercury quand à eux utilisaient des magnétophones trois pistes sur bande perforée de 35 mm.
Pour le Jazz les équipements de studio étaient plus moderne, des magnétophones 3 pistes, 4 pistes, 8 pistes etc.
Dans le cas d’une utilisation d’une machine 3 pistes... quoi mettre sur ces pistes
La plus part du temps pour un mixage avec le minimum de risque :
Piste 1 > la rythmique, drums, percussions, guitare rythmique.etc…piste qui était dirigé à droite ou à gauche.
Piste 2 > la mélodie, les solistes, les voix, les cœurs etc. …piste qui était dirigé à gauche ou à droite.
Piste 3 > la Contre Basse, la colonne vertébrale du jazz, piste qui était dirigé au centre.
Il est certain qu’avec cette disposition l’image d’une scène stéréo n’était pas bien respectée.
Pour ceux qui ne connaissent pas (et c’est dommage ) je vous invite à suivre l’aventure des studios de la Motown et des autres :
les Studios de la Motown, et les autres...
Pierre
Ps : je suis d’accord avec micbog, je préfère également l’esthétique des enregistrements de Norman Granz du label VERVES à ceux de du label Blue Note.
Ps² : écouter ce merveilleux album de Gils Evans, enregistrements de 1963 effectuer dans trois studios et trois ingénieurs du son différents, ce disque relate bien les technologies de l’époque mais aussi trois esthétiques différentes.
https://www.amazon.fr/Individualism-Gil ... vidualisme
Pour le classique, après l’époque de la mono ou les enregistrements étaient réalisé avec un seul microphone positionné généralement au dessus du chef d’orchestre, puis viens la stéréo avec deux ou trois microphones toujours disposés au dessus du chef.
Au tout début dans le cas d’utilisation de trois micros, les deux extrêmes servaient pour les canaux G / D de la stéréo, et le troisième micro pour un enregistre mono.
Avec l’avènement des têtes de gravure stéréo 45 / 45 Westrex l’enregistrement stéréo c’est démocratisé et les labels on perfectionnés leurs méthodes de prise de son, DECCA avec le fameux « arbre decca », RCA, Mercury quand à eux utilisaient des magnétophones trois pistes sur bande perforée de 35 mm.
Pour le Jazz les équipements de studio étaient plus moderne, des magnétophones 3 pistes, 4 pistes, 8 pistes etc.
Dans le cas d’une utilisation d’une machine 3 pistes... quoi mettre sur ces pistes
La plus part du temps pour un mixage avec le minimum de risque :
Piste 1 > la rythmique, drums, percussions, guitare rythmique.etc…piste qui était dirigé à droite ou à gauche.
Piste 2 > la mélodie, les solistes, les voix, les cœurs etc. …piste qui était dirigé à gauche ou à droite.
Piste 3 > la Contre Basse, la colonne vertébrale du jazz, piste qui était dirigé au centre.
Il est certain qu’avec cette disposition l’image d’une scène stéréo n’était pas bien respectée.
Pour ceux qui ne connaissent pas (et c’est dommage ) je vous invite à suivre l’aventure des studios de la Motown et des autres :
les Studios de la Motown, et les autres...
Pierre
Ps : je suis d’accord avec micbog, je préfère également l’esthétique des enregistrements de Norman Granz du label VERVES à ceux de du label Blue Note.
Ps² : écouter ce merveilleux album de Gils Evans, enregistrements de 1963 effectuer dans trois studios et trois ingénieurs du son différents, ce disque relate bien les technologies de l’époque mais aussi trois esthétiques différentes.
https://www.amazon.fr/Individualism-Gil ... vidualisme
On ne peut savoir à la fois exactement quand ça va foirer où ça va foirer et pourquoi ça va foirer.
-
pdobdob - Animateur
- Messages: 2671
- Inscription: 21 Oct 2010 à 23:30
- Localisation: 48°50'51.35''N 2°19'35.35''E
Re: Débuts de la stéréophonie
#7 par AJMARS » 14 Mar 2017 à 20:34
Je me demande quelle était à l'époque l'intérêt pour la spatialisation, telle que certains la conçoivent maintenant dans le milieu audiophile, comme une construction précise et réfléchie dans l'espace.... y avait il vraiment plus qu'un remplissage gauche/droite d'une scène qui était déjà plus qu'une vue "mono".... Je ne sais pas...
A plus
André
A plus
André
So, Sally can wait...
-
AJMARS - 500 watts
- Messages: 31886
- Inscription: 21 Oct 2010 à 20:26
- Localisation: Marseille
-
Re: Débuts de la stéréophonie
#8 par Pseudo » 14 Mar 2017 à 22:15
AJMARS a écrit:Je me demande quelle était à l'époque l'intérêt pour la spatialisation, telle que certains la conçoivent maintenant dans le milieu audiophile, comme une construction précise et réfléchie dans l'espace....
Visitons wikipedia, l'encyclopédie de notre époque, qui dit souvent des choses sensées.
"Le son stéréophonique, plus communément appelé stéréo, est une méthode de reproduction visant à reconstituer la répartition dans l'espace sonore des sources d'origine.
Ce relief sonore est habituellement obtenu à l'aide de deux canaux (gauche et droit) diffusés par au moins deux transducteurs (haut-parleurs ou écouteurs). Dans des conditions idéales, l'auditeur entend les sons comme dans la nature ou comme s'il était situé en face de l'orchestre lors d'un concert.
Le terme stéréophonie vient du grec stereo « spatial, solide » et phono « ton, le son ».
Pseudo
Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 35 ans.
Le second meilleur moment est maintenant.
(Proverbe africain)
Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 35 ans.
Le second meilleur moment est maintenant.
(Proverbe africain)
-
Pseudo - 100 watts
- Messages: 4100
- Inscription: 24 Oct 2010 à 14:41
- Localisation: Le Moratois
Re: Débuts de la stéréophonie
#9 par PP_65 » 15 Mar 2017 à 01:49
micbog » 14 Mar 2017, 17:28 a écrit:Bonjour !
Les amateurs d'enregistrements des début la stéréo pourront peut-être répondre à la constatation que j'ai faite depuis pas mal de temps et à laquelle je n'ai jamais trouvé de réponse : comment se fait-il que les enregistrements de Jazz (je pense avant tout à ceux du label Blue Note) ont une scène si sonore caricaturale (deux solistes assis les uns sur les autres à un coin de la scène, un autre recroquevillé àl'opposé et pas grand chose au milieu), alors que les enregistrements de musique classique de la même époque (RCA Living Stereo, Decca SXL etc..) proposent une image au réalisme bien plus convaincant. Je parle de la période 1955 / 1963.
S'agit-il d'un parti pris délibéré des preneurs de son ( le timbre des instruments est en généralement bien rendu) qui exprimerait une esthétique particulière ou la volonté de démontrer les possibilités techniques de la stéréo débutante ? Ou bien les ingénieurs du son chargés de la musique classique étaient-ils tout simplement plus doués ?
Je ne sais pas trop comment enregistrait RVG ( du point de vue dont tu parles) mais un enregistrement de Jazz n'est en rien comparable à celui du Classique : dès le début il s'agissait dans les derniers de capturer un événement sonore alors que pour le Jazz on le crée artificiellement . Rares sont les disques de Jazz où on a juste posé un micro stéréo devant une scène pour capter ce qui s'y passait, un exemple cependant : CIMP ( http://www.cimprecords.com/what-were-ab ... ative.html) .
A noter que ce que je viens d'écrire correspond aux prises de son sur bandes, à l'époque du 78 tours et des enregistrements en gravure directe , je ne pense pas que les méthodes d'enregistrements étaient différentes entre le Classique et les autres genres .
-
PP_65 - 500 watts
- Messages: 27912
- Inscription: 21 Oct 2010 à 19:50
Re: Débuts de la stéréophonie
#10 par micbog » 15 Mar 2017 à 09:05
Je me suis aussi demandé si le "problème" que je soulève ne provient pas, en partie du moins, de la taille des formations enregistrées. En effet on peut constater que lorsqu'en jazz on écoute un big-bang l'image stéréo est meilleure. En classique l'inverse est moins vrai puisque la musique de chambre est en général correctement enregistrée.
Croire c’est se mentir à soi-même. Ni Dieu ni câbles !
-
micbog - 100 watts
- Messages: 1863
- Inscription: 25 Oct 2010 à 15:25
-
Retourner vers Discussions musiques
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 19 invités
Développé par phpBB® Forum Software © phpBB Group